28 juillet 1943. Le bombardier britannique Avro Lancaster "Dante's Daughter", squadron 57, Bomber Group 5, revient d'une troisième mission de bombardement sur Hambourg. Pourtant, dès le lendemain, l'équipage apprend qu'il va de nouveau frapper la même cible. Une dernière mission qui s'avèrera des plus périlleuses...
Cette BD one-shot (qui connaît toutefois déjà une suite, indépendante, mais dans la suite de cet opus, je la commenterai plus tard) a un ton quasi documentaire : ainsi que le montre la couverture, elle évoque l'opération Gomorrhe, le bombardement nocturne de Hambourg par la RAF en juillet 1943. Cette couverture est d'ailleurs sans aucun doute un clin d'oeil à l'enfer de Dante, patronyme qui apparaît dans le surnom du Lancaster.
Comme le rappelle le site Cases d'histoire dans sa publication liée à cette BD, Inferno fait penser au passage de la BD de Biggles, Biggles. Pilote de la RAF. La bataille d'Angleterre (qui comprend aussi une partie sur les bombardements de l'Allemagne de 1943 à 1945) et encore davantage à la BD Les 7 nains de Marvano. Là encore, je suis d'accord pour dire que le travail sur les personnages, leur humanité disparaissent complètement dans Inferno : les personnages sont froids, impersonnels, et n'ont vocation qu'à illustrer l'histoire. D'ailleurs le dessin, excellent pour le reste, peine à les différencier, notamment pour l'équipage du Lancaster. Le point fort de la BD, c'est d'illustrer ce que pouvait être un raid du Bomber Command sur l'Allemagne en 1943 : l'enchaînement des raids, le briefing, les focus sur les détails des appareils (comme le surnom de l'avion), les manies des pilotes pour la chance comme celle visible ici d'uriner sur le train d'atterrissage, les accidents au décollage, les aléas de la mission, les dangers, le retour difficile... mais on a aussi un aperçu de l'action de la chasse allemande de nuit, la Nachtjagd et sa ligne Kammhuber, ainsi que de la population civile allemande, ce que ne faisait pas les deux autres BD dont je parlais ci-dessus. Le dessin des appareils et des scènes d'explosion ou d'incendie, par ailleurs, est remarquable. A noter que les éditions Paquet ont manifestement l'habitude de placer les planches de jour sur fond blanc et celle de nuit sur fond noir, ce qui ajoute au rendu.
Inferno trouvera sans conteste son public au vu de ses qualités.
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