jeudi 14 septembre 2023

Bruno FALBA, Christophe REGNAULT, Maurizio GEMINIANI, Jean TULARD, Waterloo. Le chant du départ, Paris, Glénat, 2015, 96 p.

 

La bataille de Waterloo, on le sait, a inspiré les poètes, puis, plus tard, le cinéma. La bande dessinée s'en est depuis donnée à coeur joie à l'occasion du bicentenaire de la bataille, en 2015. Parmi les différents volumes parus, celui-ci, signé Bruno Falba, Christophe Regnault et Maurizio Geminiani, avec un dossier historique de Jean Tulard.

L'idée de départ est bien trouvée : le scénariste place le lecteur comme observateur d'un dialogue entre Larrey, le chirurgien en chef des armées de Napoléon, et le maréchal Blücher, un des vainqueurs de ce dernier à Waterloo. Sauvé du peloton d'exécution, Larrey discute avec Blücher, à chaud, des Cent Jours et de la bataille de Waterloo. Malheureusement, ce début prometteur est gâché par une correction qui laisse à désirer : on trouve déjà deux belles fautes dans une case p.10, et une deuxième encore p.12. J'en ai repéré encore une plus loin. Un autre problème apparaît dès les premières descriptions de bataille : l'absence de cartes. Difficile pour un lecteur de se repérer sur le champ de bataille, dans ces descriptions foisonnantes, ce qui est dommage. Des cartes auraient été préférables à ces longs discours de personnages qui décrivent toutes les manoeuvres, y  compris, côté français, celle des unités ennemies, ce qui d'ailleurs paraît un peu bizarre - Napoléon et ses officiers connaissaient-ils, à chaque fois, l'identité des corps ennemis se trouvant en face ? Cela semble un peu artificiel. Le dessin, sans être extraordinaire, est toutefois de qualité, mais il peine à bien retranscrire les grands chocs de la bataille de Waterloo. Le dossier historique de Jean Tulard en fin de volume est tout à fait pertinent, mais là encore la seule carte présente peine à suffire pour raconter le déroulement de la bataille.




 

Au final, une BD que l'on peut conserver, parce que son angle d'attaque, original, offre un dialogue entre le vainqueur et le vaincu, et confronte donc les points de vue (ce qui peut faire aussi penser au film Le Souper, inspiré de la pièce de théâtre du même nom, sur un affrontement fictif entre Fouché et Talleyrand), mais aussi pour le dossier en fin de volume, appréciable.

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