Auteur : Edmond Dziembowski, professeur émérite d’histoire moderne à l’université de Bourgogne Franche-Comté où il a enseigné de 1994 à 2021, spécialiste de la culture politique française et britannique du XVIIIème siècle. Auteur de la thèse Les Français face à la puissance anglaise, 1750-1770 soutenue en 1993 sous la direction de François Crouzet.
Genre d'ouvrage : synthèse. L'historien cherche à décrire la guerre de Sept ans en insistant sur les thèmes qui lui sont chers notamment. Version de poche ici (parution initiale en 2015).
Sujet : l'auteur veut expliquer comment et pourquoi la guerre de Sept ans peut être considérée comme une « première guerre mondiale » ainsi que l'avait baptisée Churchill. Cette guerre déclenchée en Amérique du Nord s'est ensuite étendu au monde entier. Elle a marqué la fin du premier empire colonial français et le début de la domination britannique et de la civilisation anglo-saxonne sur le monde, ainsi que celui des révolutions, sans parler de la montée en puissance de la Prusse. L'historien veut surtout analyser les évolutions politiques provoquées par la guerre de Sept Ans, en lien avec ses travaux précédents, tout en suivant l'historiographie qui s'est démarquée d'une vision « européanocentrée » pour aborder le conflit dans sa globalité.
Place du livre dans l'historiographie : importante car il n'existait pas, en français, de synthèse à jour sur ce conflit, alors que le foisonnement est important chez les Anglo-Saxons depuis le dernier quart du XXème siècle.
Résumé de l'ouvrage : plan chronologique en quatre parties, chacune de 150 pages sauf la 3ème qui en compte environ 200. L'historien couvre tous les théâtres d'opérations et n'adopte pas uniquement le point de vue français, traitant aussi bien de l'Angleterre, de la Prusse, de l'Autriche que des colons anglais ou français et même des Amérindiens. De la même façon, les angles d'attaque sont variés : histoire militaire, mais surtout politique et diplomatique, avec une place particulière sur l'influence, la propagande, issue des travaux de l'auteur, aspects socio-économiques, culturels... les pages les plus brillantes portent sans surprise sur Pitt (objet d'un autre livre de l'historien), ou le renversement d'alliance de 1756. Il y a toutefois d'intéressantes descriptions de bataille comme celle de Rossbach (1757) ou des plaines d'Abraham (1759). Beaucoup de formules d'époque servent d'ailleurs de titres de parties. La conclusion insiste sur la transformation idéologique que représente la guerre de Sept Ans, au-delà des simples changements territoriaux ou géopolitiques : une nouvelle ère s'annonce avec la révolution américaine et la Révolution française, dont les germes sont déjà posés à la signature du traité de Paris.
Sources utilisées : 48 pages de notes en fin de volume. 22 pages de bibliographie classées entre les sources et les ouvrages généraux, en français, en anglais et en allemand.
Illustrations : le point faible de l'ouvrage. Seulement 3 cartes en fin de volume sur les opérations militaires en Amérique du Nord, en Inde, et en Allemagne. On aurait apprécié d'autres cartes plus fines en parallèle du texte pour suivre les opérations notamment.
Conclusion : un ouvrage indispensable à tout amateur de la période moderne, moins par la description du conflit que par ses interprétations, notamment dans le champ politique.
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