J'avais commandé cet ouvrage 15 jours avant l'invasion russe de l'Ukraine, pour combler une lacune dans ma bibliothèque, car je pressentais ce qui allait se passer. Malheureusement, je ne me suis pas trompé. Au vu de la première dizaine de jours de combat, et au vu de la performance de l'aviation russe, il est intéressant de se plonger dans son organisation et sa structure générale.
Dans l'introduction, l'auteur, Piotr Butowski, souligne que l'aviation russe dispose à l'écriture de son livre (2019) d'environ 2 300 avions de combat à voilure fixe et 1 000 hélicoptères, auxquels il faut rajouter les 100 appareils à voilure fixe et 250 hélicoptères du FSB et de la Garde nationale (Rosgvardia). Depuis 2011, elle a reçu 500 avions et 700 hélicoptères, dix fois plus que dans la décennie précédente. Des appareils ont été modernisés, comme le MiG-31, le Su-24, le Su-25, les MiG-29 et les Su-27 sont remplacés par les Su-30SM et Su-35. A l'inverse, le transport aérien militaire est à la traîne quant au renouvellement de la flotte, et l'aviation russe n'a pas reçu un seul nouveau ravitailleur ou appareil d'alerte aérienne avancée depuis la chute de l'URSS. Les exercices militaires et surtout l'intervention en Syrie ont permis à l'aviation russe d'acquérir de l'expérience, d'améliorer l'équipement et le système de commandement. 2015 a vu l'apogée des dépenses de défense russes, avant la décrue. L'économie russe souffre en effet de la chute des cours du pétrole.
Le premier chapitre du livre explique le développement des forces aériennes russes depuis la fin de l'URSS. A la création des forces armées russes en mai 1992, moins de 40% des appareils de l'URSS sont stationnés en Russie même : les appareils les plus modernes sont par ailleurs aux frontières. La Russie récupère toutefois la 16ème armée aérienne basée dans l'ex-RDA et la 4ème armée aérienne basée en Pologne, l'aviation stationnée dans les pays baltes, une partie de celle du Caucase et de la Biélorussie. Le Kazakhstan rétrocède 40 bombardiers stratégiques Tu-95MS. En 1993, la Russie a récupéré les deux tiers du potentiel de l'ex-URSS. Les bases aériennes sont surchargées d'appareils, au point que des écoles (Orenbourg, Yeysk) sont transformées en bases aériennes pour accueillir le trop-plein d'avions. L'aviation militaire russe comprend alors l'aviation à proprement parler (VVS), la défense aérienne (V PVO), l'aviation d'appui au sol (SV) et la marine (VMF). En 1998, la VVS absorbe les avions, les missiles sol-air et les radars de la V PVO ; les missiles balistiques, de défense et la division espace sont intégrés dans le corps des missiles stratégiques (RSVN), transféré en mars 2001 à la division espace (troupes de défense spatiale en 2011). Le commandement tourne en 1998 car certains officiers ne sont pas d'accord avec les changements structurels, notamment que la VVS s'installe dans les bases de l'ancienne V PVO (Zarya, au nord-est de Moscou) mieux équipées. Le but de la réforme est de faire des économies : le nombre de régiments passe ainsi de 120 à 70, le nombre d'hommes de 230 000 à 185 000. 8 armées dépendent de la nouvelle structure, dont 2 nouvellement créées : la 37ème armée créée pour les bombardiers stratégiques et les ravitailleurs, la 61ème pour le transport aérien militaire. La 4ème armée est à Rostov ; la 5ème armée à Yekaterinburg, la 6ème armée à Saint-Pétersbourg, la 11ème armée à Khabarovsk, la 14ème armée à Novosibirsk ; le commandement des opérations spéciales protège Moscou. Le 1er janvier 2003, l'aviation de l'armée de terre (hélicoptères de combat et de transport) est transférée à l'aviation. C'était déjà le cas à l'époque soviétique, mais après la guerre d'Afghanistan, la décision avait été prise de placer les hélicoptères sous l'autorité de l'armée de terre. Les hélicoptères aujourd'hui sont dirigés opérationnellement par les districts militaires, mais l'entraînement et la préparation au combat relèvent de l'aviation. Le ministre de la défense Serdyoukov, après la guerre en Géorgie (2008) qui a encore montré des lacunes, impulse un nouveau train de réformes. Le nombre de districts militaires est réduit de 6 à 4 : l'aviation s'aligne, avec un 1er commandement à Voronej (district militaire ouest), 2ème commandement à Yekaterinburg (district militaire centrale), 3ème commandement à Khabarovsk (district militaire est) et 4ème commandement à Rostov-sur-le-Don (district militaire sud). Les bombardiers stratégiques et le transport aérien militaire dépendent respectivement du commandement de l'aviation à long rayon d'action et du commandement du transport aérien militaire. Au niveau régimentaire, les unités sont transformées en "bases aériennes" censées intégrer toute les unités auxiliaires (maintenance, communications, etc). Mal préparée, cette réforme est revue en cours d'application. Au lieu des 33 bases aériennes prévues, en 2010 on décide de réaliser 7 grandes bases aériennes 1ère classe et 8 bases aériennes 2ème classe, respectivement de la taille d'une division et d'un régiment. Les bases aériennes 1ère classe comprennent chacune 4 bases pour l'aviation tactique dans chaque commandement territorial, 2 bases pour l'aviation stratégique et 1 pour le transport militaire. Sous la période soviétique, 1 régiment comprenait 3 escadrilles ; sous l'aviation russe, souvent la 3ème escadrille voire la 2ème n'étaient pas opérationnelles. La réforme met en commun les avions dans les régiments voire mélange les types d'appareils. Les hélicoptères sont placés avec les avions à voilure fixe, avant que des bases spéciales leur soient dédiées (2010). La marine récupère également 2 régiments (le 689 IAP de Kaliningrad sur Su-27 et le 865 IAP sur MiG-31 au Kamchatka) qui étaient passés à l'aviation, mais cède à l'aviation les bombardiers Tu-22M3. Quand Shoygu devient ministre de la Défense en 2012, il simplifie la réforme de Serdyoukov parfois incohérente : les QG des bases 1ère classe deviennent des QG de division. Le 1er novembre 2015, les 4 armées aériennes sont renumérotées : 4ème armée à Rostov, 6ème à Saint-Pétersbourg, 11ème armée à Khabarovsk, 14ème armée à Yekaterinbourg. Le 1er août 2015, la Russie avait créé les forces aérospatiales VKS) mixant l'aviation et les forces de défense aérospatiales, étape ultime pour l'instant.
Dans le chapitre 2, Piotr Bukowski détaille la structure actuelle de la VKS. Les 2 missions de l'aviation russe sont de prévenir une attaque nucléaire avec la force de dissuasion (bombardiers stratégiques) et de protéger le territoire russe contre tout agresseur local ou régional. Une autre mission non écrite est la projection de puissance pour accroître l'influence russe : on l'a vu en Géorgie, en Crimée, au Donbas, ou en Syrie. L'aviation dépend du haut commandement suprême, autrement dit Vladimir Poutine, qui donne les ordres ; du ministère de la défense (Shoygu), qui assure la gestion quotidienne ; de l'état-major général, qui a en charge les districts militaires ; de la direction principale des opérations, qui assure la planification ; et du centre national de management de la défense, qui fait le lien entre l'état-major général et les troupes. Il y a dans l'armée russe 3 branches : l'armée de terre, la VKS et la marine, et 2 corps indépendants, le corps des missiles stratégiques et les forces aéroportées (VDV). L'aviation a progressivement récupéré tous les appareils des autres branches ou corps et aujourd'hui seule la marine possède encore sa propre aviation. En dehors du ministère de la Défense, le FSB, le FSO et la Rosgvardia ont aussi des moyens aériens. En plus des 4 districts militaires (sud, ouest, est et centre), un 5ème district a été créé pour la flotte de la mer du Nord, et la même chose est prévue en théorie pour la flotte du Pacifique. En 2010, un commandement stratégique conjoint a été créé pour s'occuper de toutes les forces terrestres, aériennes et navales dans chaque district. Les VVS, l'aviation, au sein de la VKS, en plus des 4 armées aériennes pour chaque district militaire, ont des unités directement sous leur autorité, en plus de l'aviation à long rayon d'action et du transport militaire qui constituent des sous-branches à part.
Pour chaque unité décrite ci-dessous, Butowski donne aussi le commandant en 2019, des détails sur l'historique et même sur la base ou les bases et leurs pistes que je ne reprends pas ici.
Butowski commence par présenter les unités qui dépendent directement du commandement des VVS. On y trouve la 8 ADON, une division spéciale qui sert à transporter les commandants et du personnel militaire. C'est elle qui a assuré le transport par exemple des hommes déployés en Syrie. Elle comprend donc surtout des appareils de transport. Un groupe spécial a également été constitué pour les appareils déployés sur la base de Hmeimim construite par les Russes près de Lattaquié en Syrie. Les VVS a aussi autorité sur 7 centres de recherche liés à l'aviation en Russie, ainsi que sur le régiment qui teste les appareils, le 929 GLITs MO RF, le centre qui évalue les appareils et forme les pilotes aux tactiques, le 4 GTs PAP VI MO RF, le centre qui évalue les hélicoptères et forme les pilotes, le 344 GTsBP PLS AA, le centre qui s'occupe des drones, le 924 GTs BpA MO RF, le centre qui entraîne les pilotes à des tactiques de combat réalistes (185 TsBP BPr VKS). L'académie de l'aviation est à Voronej et le collège pour les pilotes des avions à voilure fixe à Krasnodar.
L'aviation à long rayon d'action (DA) est chargée des frappes nucléaires, des tirs de missiles conventionnels ou de bombes. Les bombardiers stratégiques russes ont tiré pour la première fois en Syrie en novembre 2015 (missiles de croisière Kh-101 et Kh-555). La DA a deux divisions de bombardiers, 1 en Europe, 1 en Extrême-Orient, avec chacune un régiment de bombardiers stratégiques et 1 ou 2 régiments de bombardiers à longue distance.
- 22 TBAD : 121 TBAP (régiment avec 1 escadrille de Tu-160, 1 escadrille de Tu-95MS) ; 52 TBAP (Tu-22M3) ; 40 SAP (régiment composite, avec des Tu-22M3 venus de la marine, des hélicoptères Mi-26 et autres appareils des bases de l'Arctique).
- 326 TBAD : 182 TAP (régiment de Tu-95MS), 200 TBAP (régiment de Tu-22M3).
- 43 TsBP PLS DA (le centre d'entraînement de la DA) dont fait partie le 27 SAP (régiment composite, avions d'entraînement Tu-134UBL + avions de transport An-26).
- 203 OPA SZ, régiment indépendant des ravitailleurs en vol (Il-78).
L'aviation du transport militaire (VTA) est de longue date liée aux forces aéroportées (VDV) et assure le transport du personnel et du matériel. Elle comprend 6 régiments avec 100 Il-76 et des transports super-lourds An-124 et An-22. En 2010, elle récupère les appareils d'alerte avancée A-50 et les An-2 Colt d'entraînement des forces aéroportées.
- 12 VTAD : 196 VTAP (régiment sur Il-76 + quelques An-22), 334 VTAP (régiment sur Il-76), 566 VTAP (régiment sur An-124).
- 18 VTAD : 117 VTAP (régiment avec Il-76MD, mais aussi une escadrille d'An-12PPS et Il-22P de guerre électronique, une escadrille d'entraînement avec An-2 notamment pour les forces aéroportées), 235 VTAP (régiment avec Il-76MD-90A), 708 VTAP (régiment sur Il-76MD).
- 610 TsBP PLS : centre d'entraînement et de formation de la VTA avec l'escadrille de surveillance radar à longue portée et ses A-50.
La VTA a aussi le contrôle direct sur 4 escadrilles d'avions d'entraînement au saut des VDV An-2, plus une paire d'An-26 et de Mi-8.
A chaque fin de chapitre, l'auteur propose un tableau récapitulatif des unités et des appareils déployés, ainsi qu'une carte des bases aériennes.
Butowski passe ensuite en revue les 4 armées aériennes des VVS :
4ème armée aérienne (Rostov, district militaire sud). L'armée qui a accumulé le plus d'expérience depuis la chute de l'URSS : elle a participé aux guerres en Tchétchénie, à la guerre en Géorgie, à l'occupation de la Crimée. Logiquement elle a une composante "assaut" assez fournie : 2 régiments de bombardiers tactiques Su-24/34, 2 régiments d'avions d'attaque au sol Su-25, 1 brigade et 2 régiments d'hélicoptères. Une division composite à 3 régiments a été créée en 2014 pour la Crimée. Cette armée contrôle aussi la base russe en Arménie et celle en Abkhazie.
- 1 SAD : 3 SAP (régiment composite avec 2 escadrilles de Su-27, 1 escadrille de Su-27 non modernisés, une poignée de Su-30M2 pour l'entraînement) ; 31 IAP (2 escadrilles de Su-30SM, des MiG-29 mais non opérationnels, anciens appareils avant rééquipement) ; 559 BAP (2 escadrilles de Su-34 ; les anciens Su-24M sont présents mais non opérationnels ; le régiment a participé à la guerre en Syrie).
- 4 SAD : 11 SAP (Su-24M) ; 368 ShAP (2 escadrilles de Su-25SM ou Su-25SM3) ; 960 ShAP (Su-25).
- 27 SAD : 37 SAP (1 escadrille de Su-24M, 1 escadrille de Su-25SM) ; 38 IAP (2 escadrilles de Su-27 et Su-27UB) ; 39 VP (régiment d'hélicoptères, 1 escadrille de Ka-52, 1 escadrille de Mi-28N et Mi-35M, 1 escadrille de Mi-8AMTSh)
- 30 OTSAP : unité de l'aviation de transport du district, avec An-12 et An-26, entre autres, et aussi des Mi-8 et Mi-26.
- 3264 AvB : base en Arménie, une escadrille de MiG-29 qui en 2019 devaient être remplacés par des Su-30SM, une escadrille de Mi-8/Mi-24.
- 3661 AvB : base de Mozdok en Ossétie du Nord, très importante pour l'aviation russe (les appareils qui partent pour Hmeimim en Syrie se ravitaillent là). Des Mi-8 et 24 de la Rosgvardia y sont basés, et des drones du 487 OVP.
- 16 Br AA : brigade d'hélicoptères avec 2 escadrilles de Mi-8, 2 escadrilles de Mi-28N et Mi-35M, un détachement de Mi-26.
- 55 OVP : régiment d'hélicoptères avec 1 escadrille de Mi-8AMTSh, 1 escadrille de Mi-28N et Mi-35M, une escadrille de Ka-52. Le régiment a participé à la guerre en Syrie.
- 487 OVP : 1 escadrille de Mi-8AMTSh et Mi-8MTV-5, 2 escadrilles de Mi-24, Mi-28N et Mi-35M. Une escadrille de drones Forpost dépend du régiment.
6ème armée aérienne (district militaire ouest) . A l'époque soviétique, cette armée avait pour tâche de protéger la partie européenne de la Russie, la plus industrialisée, ainsi que la sortie des sous-marins de la péninsule de Kola, elle avait donc une forte composante d'intercepteurs et de défense anti-aérienne.
- 105 SAD : 14 IAP (2 escadrilles de Su-30SM), 47 SAP (2 escadrilles de Su-34, première unité à être en équipée) ; 159 IAP (2 escadrilles de Su-35S ; 1 escadrille de Su-27SM) ; 790 IAP (2 escadrilles de MiG-31BM, 1 escadrille de Su-27/Su-35S) ; 4 ORAE (1 escadrille de Su-24MR et un détachement An-30, reconnaissance).
- 33 OTSAP : régiment de transport du district militaire, An-26, An-12, An-72 entre autres, une escadrille de Mi-8. Le An-26 qui s'est crashé à l'atterrissage à Hmeimim en 2018 venait de cette unité.
- 15 Br AA : 1 escadrille de Mi-8MTV-5, 1 escadrille de Mi-28N et de Mi-35M, 1 escadrille de Ka-52 et un détachement de Mi-26.
- 332 OVP : 1 escadrille de Mi-8, 1 escadrille de Mi-28N et Mi-35M, 1 escadrille de Mi-8 et de Mi-24PN.
- 440 OVP : 1 escadrille de Ka-52, 1 escadrille de Mi-8, une escadrille de Mi-8/Mi-24.
11ème armée aérienne (district militaire est):
- 303 SAD : 18 ShAP (qui porte le nom de Normandie-Niémen ; régiment à 2 escadrilles de Su-25SM et UB) ; 22 IAP (2 escadrilles de MiG-31BM, 1 escadrille de Su-35S avec quelques Su-30M2 d'entraînement) ; 23 IAP (2 escadrilles de Su-35S, quelques Su-30SM d'entraînement) ; 277 BAP (2 escadrilles de Su-34, 1 escadrille de Su-24M2) ; 3 ORAE (1 escadrille de Su-24MR, reconnaissance).
- 120 OIAP (2 escadrilles de Su-30SM, première unité à recevoir ce type).
- 266 OShAP (2 escadrilles de Su-25, 1 escadrille de drones Orion/Forpost).
- 35 OTSAP (transport du district militaire : An-26, An-12...).
- 18 Br AA (1 escadrille de Mi-8AMTSh, 1 escadrille de Ka-52, 1 escadrille avec des Mi-26 et des Mi-8 dont des MSV de guerre électronique).
- 112 OVP (2 escadrilles de Mi-8AMTSh, 1 escadrille de Mi-24P).
- 319 OVP (1 escadrille de Mi-8AMTSh, 1 escadrille de Ka-52, quelques Mi-26).
14ème armée aérienne (district militaire central) : la plus petite des 4 armées aériennes, sur le territoire pourtant le plus vaste.
- 21 SAD : 2 SAP (1 escadrille de Su-34, 1 escadrille en conversion du Su-24 au Su-34, 1 escadrille sur Su-24M, a combattu en Syrie) ; 712 IAP (MiG-31BM) ; 764 IAP (2 escadrilles de MiG-31BM)
- 32 OTSAP (transport du district : An-12, 26, Mi-8...).
- 999 AvB : la base russe au Kirghizistan. 1 escadrille de Su-25M, 2 An-26, 2 Mi-8, 4 L-39C.
- 214 AvGr : la base russe au Tadjikistan. Su-25, Mi-8 et Mi-24 (une escadrille), L-39, Tu-134.
- 17 Br AA (1 escadrille de Mi-8MTV-5, 1 escadrille de Mi-24P, 1 escadrille de Mi-8 et Mi-26).
- 337 OVP (1 escadrille de Mi-8AMTSh-V, 1 de Mi-24P).
L'auteur s'attache ensuite à la présentation de l'aviation de la marine russe (VA VMF). La marine comprend 4 flottes (Nord, Pacifique, Baltique, mer Noire) et 1 flottille (Caspienne). La marine a perdu ses bombardiers Tu-22M3 cédés à l'aviation en 2011. Seules les flottes du Nord et du Pacifique utilisent les bombardiers de lutte anti-sous-marine Tu-142 et Il-38, les autres emploient des hélicoptères. Les Su-24M commencent à être remplacés par des Su-30SM, les Ka-29 reviennent en service, les Su-24MR de reconnaissance cèdent la place à des drones. L'aviation navale est basée à terre, sauf les 2 régiments du porte-avions Amiral Kouznetsov, avec des Su-33 et MiG-29K. La marine a récupéré aussi plusieurs régiments de chasseurs de l'aviation qui sont donc basés à terre.
La marine a des unités qui répondent directement à son commandement :
- 859 TsBP PLS MA : centre d'entraînement des pilotes de la marine.
45 A VVS VPO : l'armée aérienne de la flotte de la mer du Nord.
- KIAD : 100 KIAP (régiment qui opère le MiG-29KR/KUBR), 279 KIAP (2 escadrilles de Su-33 incomplètes, 1 escadrille avec Su-25UTG d'entraînement et 2 Su-30SM).
- 98 OSAP (1 escadrille de Su-24M, 1 escadrille de Su-24MR, 1 escadrille de MiG-31BM).
- 7050 AvB (1 escadrille d'Il-38, 1 escadrille de Ka-27, 1 escadrille de Ka-27PS, Ka-29 et Mi-8 et une escadrille de recherche/sauvetage avec An-26, 12, Il-18, Tu-134).
- 5 OPLAE (1 escadrille de Tu-142MK et MR, qui est intervenue en Syrie).
- 216 OP BLA : unité de drones, qui est intervenue en Ukraine en 2014 et en Syrie.
Aviation navale de la flotte du Pacifique (qui pourrait devenir à terme un commandement stratégique conjoint comme la flotte de la mer du Nord) :
- 317 OSAP (1 escadrille de Il-38 et de Ka-27, 1 escadrille de MiG-31BM, 1 détachement d'An-12, d'An-26 et de Mi-8, 1 escadrille de drones Forpost et Orlan-10).
- 7062 AvB (2 escadrilles : 1 d'Il-38, 1 de Ka-27, 29 et de Mi-8) ; OTAE (transport : 10 An-12, 26, etc) ; OPLAE (Tu-142MZ et MR, une escadrille ; détachement de Ka-27PS, An-26, Mi-8).
Aviation navale de la flotte de la Baltique :
- 72 AvB : 4 MShAP (Su-30SM, Su-24M, drone Forpost, unité engagée en Syrie) ; 689 IAP (Su-27/Su-35S) ; OKPLVE (1 escadrille de Ka-27/29) ; OVE (régiment de Mi-24VP et Mi-8T).
Aviation navale de la flotte de la mer Noire :
- 43 OMShAP (régiment avec 1 escadrille de Su-30SM, 1 autre avec Su-24M et MR)
- 318 OSAP (1 escadrille de Ka-27, 1 escadrille recherche/sauvetage avec An-26, Ka-27P, Mi-8, Ka-29, Be-12, 1 escadrille de drones Forpost).
Aviation de la flottille de la mer Caspienne : détachement de 2 Mi-8.
Piotr Butowksi termine en présentant les appareils de la Rosgvardia, du FSB et du FSO.
Le dernier chapitre est consacré à la politique d'acquisition des appareils. Il a fallu attendre 2005 pour le redressement de l'économie russe permette au ministère de la Défense de commander de nouveaux appareils. Les livraisons ont augmenté de 19 appareils en 2011 à 103 en 2014. 100 à 120 hélicoptères ont été livrés chaque année également. Les sanctions ordonnées après l'invasion de la Crimée et la guerre au Donbas ont freiné l'économie russe et son budget militaire. En particulier, la production du Mi-8 est très ralentie car la Russie ne fabrique pas assez de moteurs, qui auparavant venaient d'Ukraine. Les améliorations du MiG-29 et du Su-27 ont été abandonnées, ces appareils sont remplacés par les Su-30SM et Su-35S. En revanche, des modernisations réussies concernent le Su-25SM3 et le MiG-31BM, ainsi que le Su-24M SPV-24 et les bombardiers stratégiques Tu-160, Tu-95MS et Tu-22M3M. La priorité d'acquisition est d'ailleurs mise sur les bombardiers nucléaires comme le Tu-160M2. Des commandes ont également été passées pour les avions ravitailleurs Il-78M90A.
L'ouvrage se termine sur 3 appendices présentant l'organisation des unités de l'aviation russe, leurs insignes et un tableau récapitulant le nombre d'appareils en service par mission et type.
En résumé, un bon livre sur l'organisation actuelle de l'aviation russe, qui ravira les fans des ordres de bataille. Il ne faut pas y chercher par contre une description des matériels utilisés - l'auteur l'ayant fait dans deux autres volumes aux mêmes éditions...
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