Les éditions Plein Vent ont été créées en 2020. Distribuées par le groupe Hachette en librairie, elles font partie du groupe Elidia, basée à Monaco, qui comprend déjà les éditions du Rocher ou Desclée du Brouwer. Il s'agit donc d'une maison d'édition qui remet à l'honneur la bande dessinée chrétienne, ce qui se voit tout de suite dans le choix des sujets du catalogue.
Plein Vent a lancé une collection sur les grandes batailles de l'histoire de France, dont le premier tome est consacré à la bataille de Bir Hakeim. La BD est préfacée par le général (2s) Bruno Dary, qui malheureusement commet une petite erreur en parlant de la VIIème armée britannique (et non pas de la VIIIème, qui est le bon numéro : erreur qui sera répétée plus loin dans la BD, p.30, malheureusement... une barre a sauté), qui d'ailleurs n'est pas encore commandée non plus par Montgomery quand les Français sortent du chaudron de Bir Hakeim, mais par Auchinleck...
La BD a le mérite de proposer un angle d'attaque original : elle nous fait voir la bataille par les yeux de Susan Travers, le chauffeur du général Koenig, une Britannique qui a rallié la Légion Etrangère (13ème DBLE) jusqu'à occuper ce poste en juin 1941. La discussion entre Travers et Koenig dans la voiture, après que le général de Larminat lui ait annoncé sa mission, permet de replacer la bataille dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale et dans celui de la France occupée. Si on aperçoit un joli char américain Stuart servant chez les Britanniques en p. 8, en revanche le front de l'est et la bataille de Moscou sont illustrées par un T-34/85 (qui rappelons-le n'entre en service qu'au début de 1944...) et de bien peu reconnaissables PPSh-41 entre les mains des soldats soviétiques. De petites erreurs de détail, mais qui n'échapperont pas aux yeux avertis.
A l'inverse la description de l'organisation du camp retranchée, de ses défenses et des tactiques françaises (avec les mines, les "Jock Columns") est bien menée. Si les matériels sont bien représentés par la suite, on se demande par contre pourquoi les Stukas perdent leur train d'atterrissage fixe, pourtant bien visible sur la couverture, et à deux reprises, p.32 et p.34. La bande dessinée montre plutôt bien la résistance française, puis la sortie pour rejoindre les lignes britanniques, qui coûta plus cher en vies humaines et en matériel que la défense du point retranché lui-même. Elle se termine sur la suite de la vie de Susan Travers et l'érection, en 1949, d'un pont et d'une station de métro à Paris portant le nom de Bir Hakeim.
La bande dessinée atteint donc son objectif, qui est de présenter la bataille et son importance pour la France Libre notamment, et ce dans un angle plutôt original, le dessin étant correct, sans être transcendant. Restent à corriger des erreurs de détail.
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