" Historicoblog (4): Dorothée SCHMID, La Turquie en 100 questions, Paris, Tallandier, 2017, 281 p.

jeudi 27 juillet 2017

Dorothée SCHMID, La Turquie en 100 questions, Paris, Tallandier, 2017, 281 p.

J'étais jusqu'ici partagé sur l'intérêt de la nouvelle collection de Tallandier, En 100 questions. Le volume sur l'Etat Islamique laissait vraiment à désirer. Celui sur l'Iran était bien meilleur. La lecture de deux autres opus me confirme dans l'idée que comme souvent, tout dépend de qui écrit. Ce volume-ci est réalisé par Dorothée Schmid qui dirige le programme Turquie contemporaine/Moyen-Orient de l'IFRI.

Le résultat, autant le dire tout de suite, est bon. Les 100 questions sont découpées en 7 thématiques, qui sont éclairées par l'introduction. La Turquie est un pays relativement jeune, mais héritier d'une longue histoire : en pleine crise d'identité, le pays cherche à se réapproprier son histoire, mais aussi à lui donner du sens. Depuis 2002, Erdogan et l'AKP sont aux commandes de la Turquie. Après une décennie d'ouverture et une image de modèle, la Turquie bascule de nouveau depuis 3 ou 4 ans dans une phase répressive et de crispation du pouvoir. La dynamique progressiste a été mise sous le boisseau, en particulier depuis 2015. La croissance économique est  bien là, mais elle reste fragile. Le pays cherche à s'assumer comme une puissance régionale, mais les printemps arabes ont bousculé le rôle adopté sous l'AKP et Erdogan, empêtrés dans la lutte contre l'EI et la guérilla menée par les Kurdes. Les rapports avec l'Europe, et la France, restent compliqués, liés à l'enjeu de l'intégration dans l'EU, et maintenant du conflit syrien et de la guerre contre l'Etat Islamique.

Le texte s'accompagne de quelques cartes disposées au fil du texte, ce qui est une excellente chose. On relève à peine une ou deux coquilles sur les dates. Une bibliographie, peut-être un peu courte (mais il s'agit de ne pas noyer le lecteur dans cette collection, évidemment), est fournie en fin de volume. On regrette presque qu'on ne puisse lire davantage de contenu, notamment dans la dernière partie sur les rapports entre Turquie, France et UE (8 questions seulement). J'aurais aimé pour ma part un point sur le parti Egalité et Justice, tremplin de l'AKP dans la communauté turque en France, que l'on voit de plus en plus présent dans les dernières élections.

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