Fred Goldstein, né en 1922 et mort en 1974, réfugié à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale, est affecté à la Commission Internationale des Crimes de Guerre, où il prépare les dossiers sur les persécutions contre les Juifs utilisés lors du procès de Nuremberg. Lors de la révolte de l'Irgoun, il s'enrôle dans l'organisation et s'installe en France, où il joue un rôle important dans l'action politique et financière du mouvement. Grand reporter à L'Aurore, commentateur des journaux parlés à Europe 1, il part en 1970 à Jérusalem où il meurt d'une crise cardiaque quatre ans plus tard. Son histoire de l'Irgoun s'arrête donc, brutalement, en 1945.
Goldstein retrace en fait l'historique des organisations nationalistes juives depuis le XIXème siècle, dans leurs différentes nuances, et leurs affrontements également. Une place importante est accordée à Jabotinsky, le fondateur de l'Irgoun. Sur les affrontements des années 20 et 30 en Palestine, Goldstein est parfois parti pris, notamment dans la vision des Arabes ou du grand mufti de Jérusalem. Avec l'arrivée au pouvoir d'Hitler, les tensions se crispent, avec les Arabes mais aussi avec les Anglais. Pourtant les Juifs restent profondément divisés, et ce même si l'expérience militaire de ce qui s'apparente à une véritable guérilla sera précieuse au moment de la naissance d'Israël en 1948. Pendant la Seconde Guerre mondique, les Juifs de Palestine se rangent toutefois du côté allié, malgré le lourd contentieux avec les Britanniques, à l'exception du groupe Stern, qui est impitoyablement traqué. Menahem Begin prend la tête de l'Irgoun, après la mort de Jabotinsky ; Goldstein l'a côtoyé, ce qui explique sa préface dans le livre.
Au final, un témoignage d'acteur engagé, daté sur certains points, mais qui offre un aperçu original des débuts de l'expérience militaire israëlienne.
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