En 1993, Robert Cullen, ancien correspondant de Newsweek à Moscou et travaillant au New Yorker, signe sans doute le meilleur ouvrage sur le cas du tueur en série Andrei Chikatilo. Entre 1978 et 1990, ce dernier a assassiné au moins 52 personnes, dans des conditions particulièrement atroces : les meurtres sont précédés ou suivis de viols et de mutilations avec actes de cannibalisme. Il a commis ses crimes dans l'oblast de Rostov-sur-le Don, mais aussi quelques-uns dans d'autres républiques soviétiques.
L'ouvrage montre comment l'URSS, dans les années de transition menant à la perestroïka, avec un pic dans la guerre froide, est désarmée face à un véritable tueur en série. Il faudra l'acharnement de Fetisov, le chef de la milice de Rostov, et surtout de Viktor Bourakov, experts en science médico-légale qui dirige le groupe spécial d'enquêteurs constitué pour l'enquête, afin que l'affaire soit menée à bien. L'enquête ne démarre d'ailleurs vraiment qu'en 1983, alors que Chikatilo a déjà tué plusieurs personnes. Ce dernier est même arrêté en 1984, mais relâché faute de preuves suffisantes, et en raison des limites des analyses scientifiques soviétiques de l'époque. Il tuera encore pendant 6 années. Bourakov est aussi le premier à demander le renfort d'un psychiatre, Alexandr Boukhanovsky, qui dresse un portrait psychologique du serial killer -intitulé Citizen X, nom choisi par le téléfilm de 1995, qui s'inspire assez librement du livre de Cullen, avec Stephen Rea, Donald Sutherland et Max von Sydow dans le rôle de Boukhanovsky. C'est d'ailleurs ce dernier qui obtient les aveux de Chikatilo après son arrestation définitive. Après un procès expéditif, Chikatilo est condamné à la peine de mort et exécuté dans la prison de Novocherkassk en février 1994.
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