Volume de la fameuse collection "bleue", J'ai lu leur aventure, où René Clément et sa dialoguiste Colette Aubry retracent le scénario du film du même nom.
C'est l'histoire anonyme, ou presque, des résistants des chemins de fer, ceux qui font d'abord passer la ligne de démarcation, puis, après la disparition de celle-ci, sabotent, provoquent des retards, collaborent avec le maquis, enfin, pour empêcher la montée en ligne des renforts sur le front de Normandie. Le risque est bien là : les Allemands n'hésitent pas à prendre et fusiller des otages ; et quand ils mettent en ligne un train blindé pour protéger un convoi, l'assaut du maquis ne tient pas longtemps face à la puissance de l'engin.
Mais c'est aussi une certaine vision de l'histoire que délivre René Clément, puisqu'aucune allusion n'est faite à la collaboration, aux tiraillements parmi les résistants, ni à la participation de la SNCF aux convois qui emmenèrent les Juifs vers les camps de la mort. C'est en quelque sorte le reflet de la "France résistante" que l'on préfère voir après la Libération. Le film éponyme a d'ailleurs longtemps été pris comme un vrai documentaire, ce qu'il n'est pas. Si la contribution des cheminots à la Résistance fut sans aucun doute importante, René Clément, qui a une très bonne connaissance des chemins de fer, chapeauté par le Comité de Libération du Cinéma Français et la SNCF, a toutefois codifié une vision de la Résistance qui perdurera bien longtemps après la guerre. On la retrouve dans le livre.
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