En
décembre 2016, confirmant les soupçons dont je faisais état dans
mon
précédent article de situation sur la présence de Liwa
Fatemiyoun dans l'est de la
Syrie,, l'unité
est impliquée dans la bataille de Palmyre, qui voit l'EI
reprendre la ville en 3 jours (8-11 décembre). Le 10 décembre, la
veille de la chute de la ville, Liwa Fatemiyoun expédie ses
« forces spéciales » à Palmyre. L'unité aurait
déployé 4 bataillons au total sur place depuis la reprise de la
ville en mars 2016 (brigade Hazrat-e Abolfazl), 1 200 hommes
selon un soldat du régime qui raconte la chute de la ville. L'EI
publie après la bataille une photo où ses combattants brûlent un
drapeau de Liwa Fatemiyoun capturé.
Liwa Fatemiyoun à Palmyre (décembre 2016). |
L'EI brûle le drapeau de la Fatemiyoun à Palmyre. |
Un
cadre des Pasdarans, Hossein Yekta, déclare en janvier 2017 que
18 000 Afghans combattant en Syrie.
Au 13 janvier, 47 Afghans ont été tués en Syrie et enterrés
en Iran (surtout morts à Alep, quelques-uns à Palmyre). Le 23
janvier 2017, l'EI publie une vidéo d'un char T-90A portant le
drapeau de Liwa Fatemiyoun détruit par un tir de missile
antichar à l'est de Khanasser (la séquence est remise dans une
vidéo longue de la wilayat Halab de l'EI en avril). Une
vidéo du Hezbollah le 26 janvier sur ce même front montre un
Land Cruiser portant le drapeau de la Fatemiyoun. Les
blessés de Liwa Fatemiyoun sont soignés à l'hôpital de l'imam
Hussein à Mashhad, en Iran. Un documentaire en deux parties (environ
30 mn en tout) montre Liwa Fatemiyoun au combat pour la
première reconquête de Palmyre, par le régime syrien, en mars
2016, et dans les semaines qui suivent.
T-90A de Liwa Fatemiyoun incendié sur le front de Khanasser. |
Vidéo di Hezbollah sur laquelle on distingue le drapeau de Liwa Fatemiyoun à l'arrière-plan, front de Khanasser. |
Titre du documentaire. |
Matériel
déployé par Liwa Fatemiyoun pour la reconquête de
Palmyre (mars 2016)
|
|
Fusil
anti-matériel iranien AM 50 (12,7 mm)
Chars
T-72
Mitrailleuse
DSHK
Technical
avec ZPU-2 dans une tourelle
Canon
M-46 (130 mm)
Canon
D-30 (122 mm)
Fusil
de sniper SVD Dragunov (7,62 mm)
BMP-1
2
technicals avec bitube ZU-23 (dont un Land Cruiser)
Safir
avec canon sans recul de 106 (copie iranienne M40)
BM-21
Grad (122 mm)
AMB-S
|
Largement
distribué aux milices encadrées par les Pasdarans, en
Syrie comme en Irak.
La
Fatemiyoun dispose de sa propre unité blindé depuis la
première reconquête de Palmyre.
La
Fatemiyoun a aussi sa propre artillerie.
1ère fois que l'on peut voir un Safir fourni par l'Iran à la Fatemiyoun. La Fatemiyoun disposerait donc de BM-21 en plus de l'artillerie classique (canons). |
En
février 2017, des Afghans de la Fatemiyoun brûlent les
drapeaux israëlien et américain durant l'enterrement de Musa
Hoseini, cadre des Pasdarans tués en Syrie, à Téhéran. Ils
sont toujours à Khanasser ce mois-là : des images les
montrent à la cérémonie pour 13 combattants récemment tués.
Une
vidéo Tass du 1er mars 2017 montre des chars T-72M1 de Liwa
Fatemiyoun en action au moment de la reconquête de Palmyre par
le régime syrien. En
mars 2017, le régime iranien inaugure un complexe, à côté de
Téhéran, dédié aux combattants de la Fatemiyoun tués au
combat en Syrie. Une
source fait état de l'envoi de vétérans de la Fatemiyoun
par l'Iran au Yémen, pour encadrer les Houthis.
Front de Palmyre, 1er mars 2017. |
Les
Afghans de Liwa Fatemiyoun sont déployés par le régime
syrien pour contrer l'offensive rebelle au nord de Hama, déclenchée
le 21 mars. Jafar Hasani, le commandant de la brigade Hazrat
Abolfazl Abbas (qui est donc déployée à Hama), est tué le 9
avril. Au
18 avril, 31 d'entre eux seraient déjà tombés sur ce front. Au
19 avril 2017, selon Ali Alfoneh, on compte 619 tués afghans en
Syrie, ce qui en fait le deuxième contingent étranger pro-régime
syrien à avoir subi le plus de pertes, derrière le Hezbollah
libanais, et devant les Iraniens. Téhéran ne reconnaît pas avoir
formé Liwa Fatemiyoun : d'après un quotidien iranien
proche de Khamenei, Ali-Reza Tavassoli et 25 de ses camarades
seraient partis en Syrie pour recruter 5 000 (!) Afghans chiites déjà
présents autour de Sayyida Zaynab, le sanctuaire chiite au sud de
Damas. En réalité, c'est bien le corps des Pasdarans qui a
créé Liwa Fatemiyoun, alimenté avec un recrutement parmi
les Afghans chiites réfugiés illégalement en Iran (payés 600
dollars par mois, soit plus qu'un pompier de Téhéran, et avec la
promesse de leur légalisation en Iran). Tavassoli a servi dans la
brigade Abouzar, qui a combattu pendant la guerre Iran-Irak,
puis a lutté contre les talibans en Afghanistan et a même été
présent durant la guerre du Hezbollah contre Israël en 2006.
Tavassoli était proche de la force al-Qods de Soleimani et
d'ailleurs de nombreux Iraniens encadrent Liwa Fatemiyoun,
beaucoup sont morts en Syrie. Les pertes de l'unité, cependant,
n'ont jamais été aussi élevées, en particulier depuis la fin
2015, ce qui confirme les témoignages de fugitifs selon lesquels
l'instruction est plus que sommaire, tandis que les Afghans sont
utilisés comme véritable « chair à canon ». Liwa
Fatemiyoun a un camp à Damas qui se nomme camp de l'imam Hussein.
Liwa Fatemiyoun
prépare un documentaire similaire à celui sur Palmyre qui porterait
sur son engagement à Alep : néanmoins, dans les images du
teaser, on voit des extraits Amaq
de la seconde reprise de Palmyre par l'EI (décembre 2016à). Le 24
avril, l'unité perd encore un tué sur le front de Hama. Au
27 avril, le total des morts afghans se monte à 636, dont 47
pour le seul mois d'avril 2017.
Présence de Liwa Fatemiyoun en Syrie : rouge décembre 2016, bleu janvier 2017, jaune février 2017, vert mars 2017, orange avril 2017. |
Le commandant de la brigade déployée à Hama, tué le 9 avril. |
Dans le camp Imam Hussein de Damas (avril 2017). |
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