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samedi 19 août 2023

La bataille du Rio de la Plata (1956) de Michael Powell et Eric Pressburger

 

1939. Le capitaine Langsdorff (Peter Finch), qui commande le cuirassé de poche allemand Graf Spee, attaque les navires de commerce dans l'océan Atlantique sud et l'océan Indien. Le film commence avec la destruction du pétrolier anglais Africa Shell. Langsdorff recueille à son bord le capitaine de celui-ci, Dove (Bernard Lee), bientôt rejoint par d'autres officiers détenus sur le ravitailleur du Graf Spee, l'Altmark. Langsdorff veut rentrer en Allemagne, mais cherche à obtenir un dernier coup d'éclat en attaquant le commerce dans le rio de la Plata. C'est là que l'attend la force G de croiseurs britanniques du commodore Harwood (Anthony Quayle), en embuscade...


 

La bataille du Rio de la Plata a été imaginé par Powell et Pressburger alors qu'ils assistaient à un festival de fillm en Argentine durant l'année 1954. On leur a donné à lire le récit du capitaine Dove, prisonnier de Langsdorff sur le Graf Spee, qui sert donc de base au propos. Dove tient d'ailleurs un tout petit rôle dans le film.

 

On reconnaît le numéro de coque du croiseur américain USS Salem (139), qui incarne le Graf Spee.

Les canonniers du Graf Spee... avec leurs casques américains.

Le film vaut surtout par son aspect documentaire : si le Graf Spee est joué par le croiseur américain USS Salem, de la classe Des Moines, lancé en 1949 après la fin de la Seconde Guerre mondiale et armé de pièces de 203 mm (le Graf Spee avait des 280), l'Achilles (qui servait alors dans la marine indienne) et le Cumberland sont les croiseurs de l'époque de la bataille. L'Ajax avait été démantelé à la fin de la Seconde Guerre mondiale et il est joué par le croiseur HMS Sheffield, tandis que l'Exeter, coulé lors de la bataille de la mer de Java en 1942, est remplacé par le croiseur HMS Jamaica. Les réalisateurs ont pu bénéficier du soutien de la flotte britannique en Méditerranée, ce qui explique qu'en plus des scènes tournées à Montevideo, d'autres sont faites à Malte. Il faut noter que la marine britannique a souvent appuyé les réalisateurs de films de guerre dans les années post-Seconde Guerre mondiale, ce qui rajoute en authenticité, en plus du peu d'années séparant les films du conflit. Une maquette du Graf Spee a été réalisée aux studios Pinewood notamment pour l'explosion finale. La marine américaine n'a pas voulu que le drapeau nazi soit hissé sur le Salem, ni que ses canonniers visibles dans certaines séquences sur les pièces antiaériennes notamment porte des casques allemands. Curieusement, en revanche, le film n'évoque pas le suicide de Langsdorff après le sabordage du Graf Spee, même pas dans le générique de fin.

Langsdorff (Peter Finch) face à Dove (Bernard Lee).
Les 3 croiseurs britanniques.

Anthony Quayle incarne le commodore Harwood (au centre). Au fond à gauche, John Gregson incarne Bell, le commandant du croiseur lourd HMS Exeter.

 

La bataille du Rio de la Plata perd en efficacité et en scénario ce qu'il gagne sur le plan documentaire. Les 45 premières minutes installent la situation : le Graf Spee et la guerre de course, les prisonniers anglais à son bord, la manoeuvre du commodore Harwood... la bataille elle-même, qui dure une vingtaine de minutes, est l'acmé du film. Les 45 dernières minutes, avec quelques lenteurs, racontent les manoeuvres autour du Graf Spee à Montevideo, ayant conduit à son abordage. Ce n'est certainement pas le film le plus brillant du duo de réalisateurs, quand on le compare à 49ème parallèle, Un de nos avions n'est pas rentré, réalisés pendant la Seconde Guerre mondiale, ou L'espion noir, réalisé avant. Reste l'aspect documentaire.

 

La bataille du Rio de la Plata est le paroxysme du film.




 
 

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